Léane - wildest dreams

#01. Ma naissance, c'était un vendredi : oui, j'ai bien choisi mon jour. De ce qu'on m'a raconté, il y avait pas mal de gens à l'hôpital ce jour-là. J'ai fait directement la fierté de mes parents qui m'ont toujours donné tout l'amour possible et imaginable. En grandissant, j'étais une petite aventurière, parfois casse-cou. J'aimais tellement explorer de nouvelles choses, j'avais une réelle envie d'apprendre. C'est d'ailleurs mon père qui m'a appris à jouer au foot et j'étais toujours déterminée à gagner contre lui.

#02. Depuis mon plus jeune âge, mes parents ont été mes meilleurs amis, mes alliés et aussi mes confidents. C'est inexplicable, je les aime autant qu'eux-mêmes. Je suis un peu leur petite perle rare et mon père disait tout le temps que j'étais sa princesse. Lui, c'était mon héros, mon protecteur et aussi le premier homme de ma vie. Ma mère, c'est mon exemple, cette femme à qui j'ai toujours voulu ressembler. En plus d'être belle, elle détrône amplement toutes les autres femmes de la terre. Mère exemplaire, sincèrement, je souhaite à tout le monde d'avoir une maman et un papa aussi parfaits que les miens.

#03. L'école, c'est quelque chose ! J'ai toujours été attentive, mais je ne me suis jamais laissée faire, si je devais me bagarrer, je le faisais, même en maternelle. Au lycée, ça s'est toujours bien passé, j'avais toujours de bonnes notes et même si parfois j'avais la tête ailleurs, mes cours avaient été ma priorité. Je n'ai jamais voulu décevoir mes parents, j'ai toujours tout fait pour les rendre fiers.

#04. Mon premier petit ami était le mec le plus cool du lycée, celui que toutes les filles rêvaient d'avoir. Et bien, ça s'est fait naturellement, nous sommes restés deux ans ensemble. Je me sentais extrêmement bien dans cette relation, j'ai vécu tellement de choses avec lui que dix doigts ne suffiraient pas pour les compter. Et puis, un jour, pendant la pire période de ma vie, il m'a laissée tombée, pour une de mes meilleures amies. Sincèrement, depuis ce jour-là, j'ai préféré me consacrer à mes études et ma vie personnelle, bien que souffrant en silence de cette rupture.

#05. Juste avant, je vous ai parlé de la pire période de ma vie. C'était il y a six ans maintenant. Ce jour-là, j'ai eu l'impression qu'on m'arrachait le cœur à mains nues, une douleur que je ne pouvais pas expliquer. Au départ, mon cerveau avait fait un déni, refusant d'accepter que le cœur de mon père avait cessé de battre, que je ne reverrais plus jamais la couleur de ses yeux ni même la sensation de ses bras autour de moi. Ce jour-là, j'ai perdu le pilier de ma vie, l'homme que j'aimais le plus au monde, mon meilleur ami, mon protecteur, mais avant tout : mon papa.

#06. Les mois qui ont suivi ont été tellement douloureux. Devoir surmonter la perte de mon père et ma rupture n'était pas chose évidente. Ma mère, elle était au fond, même si elle essayait de prétendre le contraire. Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'elle était clairement en dépression. Elle souffrait... Et moi, je souffrais en silence. Je l'ai protégée de ma peine, je n'ai jamais voulu la faire encore plus souffrir. Alors, je m'isolais pour pleurer. En parlant d'isolement, c'est à cet instant précis que j'ai commencé à me fermer comme une huître, repoussant chaque personne qui voulait "m'aider". Personne ne pouvait m'aider. Sauf mon père, cet homme qui arrivait toujours à sécher mes larmes et à dédramatiser des situations qui me semblaient insurmontables.

#07. Et puis, un jour, j'ai eu peur. Peur d'être orpheline. Ce jour-là même où je me suis retrouvée au beau milieu de l'hôpital, attendant désespérément des nouvelles de ma mère. Son métier ? Je le déteste, je le trouve beaucoup trop risqué, mais ma mère semble aimer les risques et le danger. Moi, en attendant, j'ai peur. Il y a trois ans et pourtant aujourd'hui encore je vis dans la peur de perdre ma mère, c'est tout ce qu'il me reste et la savoir aussi proche du danger, ça me prend aux tripes, vraiment, ça m'effraie tellement.

#08.J'aspire à devenir infirmière. J'aime l'idée d'enrichir mes connaissances et surtout, de pouvoir aider les gens. J'étudie à l'université de New York et j'aime beaucoup ce que je fais. C'est parfois difficile, mais je m'accroche comme je peux. J'ai envie de rendre ma mère fière. Et si un jour j'en ai l'occasion, je deviendrai ambulancière.

#09. L'amour 2.0, c'est quoi ? Et bien, c'est cet homme qui malheureusement ne me voit pas de la même manière que moi. Le supérieur de ma mère. Cet homme même qui a déjà fait beaucoup pour moi. Tout a changé le soir où il m'a ramenée chez moi après que j'ai fait le mur. Ce soir-là, j'ai compris qui il était et je ne peux pas l'expliquer, c'est comme si j'avais eu un électrochoc, que ça me semblait évident. Et malgré mes sentiments, mes yeux et ma raison ne mentent pas : il y a un truc entre ma mère et lui. Mais... Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de penser à lui et d'espérer qu'un jour, il me regardera de la même façon dont je le regarde.

#10.La fête, le mensonge et l'isolement. Voilà ma vie actuelle. Une peine trop enfouie et débordante a fait exploser des choses en moi. Depuis peu, j'ai vraiment pris goût à l'idée de sortir jusqu'à pas d'heures et de rentrer en titubant à cause de l'alcool ingurgité. Les cours ? Mes notes chutent et j'ai la fâcheuse tendance à les sécher, préférant de loin faire la grasse matinée pour sortir le soir. Un rythme de vie complètement différent. Je m'en fiche de ce que les gens pensent, c'est ma vie et j'en suis maître. C'est moi qui tiens les rênes, pas les autres. Alors... Je m'en fous de tout.